Jour 270
Pendant que les uns et les autres s'affairent réaliser leurs rêves les plus fous, la vie continue et mon neveu est devenu un petit garçon qui ressemble beaucoup à son papa.
Que ça grandit vite ces choses là ! Un jour, ils sont dans le vente de leur mère. Le jour d'après, ça crie et ça pleure dans son berceau. Et avant la fin de la semaine, ça te pose un tas de questions dont tu ne connais même pas la réponse.
Autant dire qu'à partir du moment où le projectile est tiré et a atteint sa cible, c'est trop tard pour reculer.
Le reste de ta vie sera entièrement consacré à cette chose que tu as créée. Enfin, au moins jusqu'à ce qu'on soit vieux et ridés et que c'est à leur tour de s'occuper de nous.
C'est étrange et beau à la fois, si on occulte le coté boulet au pied. Étrange, car c'est plutôt incompréhensible. La création d'un nouvel être vivant, capable de réfléchir (si on a de la chance d'en avoir conçu un qui soit un minimum intelligent) et de s'exprimer par lui même. Et tout ça à partir de trois fois rien. Une nouvelle conscience.
Et beau, car il n'y a rien de plus beau que de donner la vie (même s'il paraît que ça fait un mal de chien). Le cadeau ultime.
Maintenant que je réfléchis, un peu terrible aussi. Après tout, on naît tous avec une date d'expiration mais personne ne sait vraiment quand son tour viendra.
En attendant, on vit comme on peut, le mieux possible.
Et puis, il y a des gens comme moi qui consacre leur vie à essayer de faire oublier aux autres leur mortalité. Le temps d'un instant, à l'aide d'un sourire, un fou rire provoqué par une bonne blague. Et ça me rend plutôt contente de moi-même