Jour 31
J'ai pris la décision de parler de mes soupçons sur les actions du gouvernement à Sonia. A ma grande surprise, elle m'a appris qu'elle aussi se posait des questions. Et j'ai été cloué par ce qu'elle m'a révélé.
Elle avait bien remarqué la qualité anormale de la vie qu'elle menait quand elle était avec Vladimir.
Au départ, cela ne l'avait pas trop gênée. Au contraire, elle pouvait enfin profiter de tout le confort dont elle avait rêvé pendant toutes les années de galère qui avaient suivies la catastrophe. Puis lassée de sa solitude, elle était sortie de sa tour d'ivoire et avait pu constater que la situation ne s'était améliorée pour personne d'autre. Elle avait alors commencé à poser des questions à son mari mais s'était vite heurtée à un mur.
Et puis Sandra est arrivée dans sa vie et ses priorités ont changées. Elle a fermé les yeux sur les enveloppes pleines d'argent que Vladimir ne se donnait même plus la peine de cacher peut-être car il pensait que Sonia ne comprendrait pas ou n'oserait rien dire avec les enfants. Elle n'a rien dit quand elle voyait ces mêmes enveloppes passer dans les mains de différents membres du gouvernement qui venaient dîner chez eux.
Jusqu'à ce qu'elle me rencontre. C'est là qu'elle a décidé que sa conscience ne pouvait plus supporter ces mensonges. Et si elle n'est pas partie tout de suite, c'est uniquement à cause des enfants. Mais elle est finalement arrivée à la conclusion que ses enfants seraient mieux avec leur père et qu'elle ne pouvait leur imposer la vie qu'elle allait avoir en quittant le manoir.
Et elle savait que Vladimir aurait moins de soupçons sur les raisons de son départ si elle partait seule.
Je suis content qu'elle m'ait enfin tout raconté. Le fardeau sera plus léger à porter à deux et elle pourra m'en parler quand elle le souhaite maintenant.
Et j'ai enfin une piste pour mon enquête. Je vais pouvoir fouiller de ce côté.
Sonia est d'accord pour m'aider, mais uniquement si je m'entraîne un peu. Il faut dire que mon travail en bureau ne m'impose pas vraiment de maintenir ma forme et que je ne durerais sûrement pas une minute dans un combat au corps à corps.