Jour 428
Avec tout ce qui se passe en ce moment, je comprend plus que jamais le désir que Léonard a de s'évader et de laisser tout ça derrière lui. Et si en plus il a trouvé la femme parfaite avec laquelle s'enfuir, pourquoi ne pas en profiter ?
Il ne nous doit rien et il fait mieux de ne pas se mêler de nos affaires. Elles ne font qu'apporter peine et désespoir.
Qu'il fasse ses valises, et qu'il parte profiter de la vie que nos ancêtres se sont battus pour lui donner.
Qu'il profite de l'amour qu'il a trouvé.
Qu'il nous laisse derrière lui sans se retourner.
Il pourra toujours revenir quand tout sera terminé. Quand on sera tous sain et sauf et qu'ils n'y aura plus rien à craindre des Gothik.
Demain, le mois prochain, dans plusieurs années peut-être ?
Peut-importe.
Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve et je ne sais pas ce qu'il retrouvera à son retour et encore mois s'il y aura quelque chose à retrouver, mais au moins il aura évité toutes les peines que nous attendent encore.
Et il aura vécu une vie heureuse dans l'ignorance et l'insouciance, comme tous les parents le souhaitent pour leurs enfants.
Et c'est un peu ce qu'il est. Mon fils. Que j'ai vu grandir et s'épanoui, de sa naissance jusqu'à maintenant.
J'ai perdu Orphée, et je suis bien déterminé à ne plus perdre personne.
Léonard, Hope, Yuna ou Émilie.
C'est en bonne voie pour Léonard, mais j'ai peur pour les trois autres.
Il y a tellement de façon de perdre quelqu'un. Et la mort, aussi horrible qu'elle soit, n'est pas la pire.
Je sens Hope prendre ses distances. Et si elle venait à partir elle aussi, pour ne plus jamais revenir ? Partir s'installer sur la planète natale de sa mère, loin de nous et innateignable.
Et Émilie qui se renferme sur elle même. Et si on arrivait jamais se rapprocher et que son esprit se perdait entre le rêve et la réalité, piégé à jamais là où on ne pourra jamais allé le chercher ?
Et je n'ose même pas imaginer ce qui pourrait arriver à Yuna, qu'on jette dans la gueule du loup.
Léonard est celui qui a le plus de chance de s'en sortir alors qu'il fasse ses valises et qu'il prenne ses jambes son cou, tant qu'il le peut encore.