Jour 370
Si on m'avait dit qu'on allait célébrer un mariage dans la semaine, j'aurais pas forcément misé sur le mariage d'Achille. D'abord parce que vu l'état de sa vie sentimentale à ce moment là, j'y aurais même pas pensé. Et ensuite parce qu'on se marie pas au bout de trois jours d'habitude.
Mais aujourd'hui, ça ne m'étonne même pas. C'est la suite logique de cette semaine de fous.
Lundi, ils ne se connaissaient pas et vendredi, ils se promettent de s'aimer pour l'éternité et au delà. Y a rien de plus sensé.
Elle l'a complètement ensorcelé la Chantal. Je sais pas comment elle s'y est prise mais elle a réussi son coup parfaitement. Et j'ai peut qu'il s'éloigne un peu de nous à cause d'elle. Ou plutôt cause notre manque d'enthousiasme vis à vis d'elle. On a vu foule plus joyeuse à un mariage.
Au moins, maman a eu son papier signé et elle est venu y assister sans faire d'histoire.
Mais rien faire, y a quelque chose qui cloche dans tout ça.
Je veux bien croire au coup de foudre, mais les choses ne sont pas obligées d'aller à la vitesse de la lumière non plus.
Très franchement, je crois qu'Achille est vraiment fou d'elle et qu'il pense faire la bonne chose en se casant avec la mère de son enfant à venir. Je crois que j'aurais fait la même chose. On a grandit pareil, sans père, même si c'est pour des raisons différentes.
Si sa mère était encore là, elle pourrait peut-être lui faire entre raison. J'ai comme l'impression que Chantal a une mauvaise influence sur lui. Elle lui souffle tout un tas d'idées à l'oreille et il est tellement dingue d'elle qu'il s'exécute dans réfléchir.
L'amour rend pas aveugle, il rend idiot.
En plus de tout ça, j'ai dû partager mon jour, mon anniversaire, ma dernière journée d'ado boutonneux avec eux.
Parce que c'est tout à fait normal de pas pouvoir attendre quelques jours de plus pour se marier.
Achille avait préparé mon gâteau préféré pour faire mieux passer la pilule, mais il n'empêche que c'est moi qui ait eu l'air sans gêne de vouloir fêter mon anniversaire ce jour là en particulier. Parce que oui, j'aurais pu choisir un autre jour.