Jour 399
Sans même avoir eu le temps d'y penser, un plan B s'est présenter de lui-même. Un nouveau bébé pour venir épauler sa sœur, une solution de secours si elle échoue. Quelqu'un avec qui partager sa différence. Une meilleure amie pour ne pas s'effondrer en cas de coup dur.
Ou bien, avec un peu de chance, ce nouveau bébé n'aura peut-être pas les mêmes désavantages que Hope et pourra la décharger de ce fardeau. Pour qu'elle puisse se concentrer sur réussir sa vie.
Parce que soyons honnête, j'ai beau retourner le problème dans tous les sens et aimer ma fille à la folie, et Amandine aussi, ici, leur couleur de peau n'est pas non plus des plus courantes. Et même si j'aimerais vraiment penser le contraire, il n'y a pas que sur Sixam que ça pourrit poser problème et ça risque d'être un sacré obstacle. Hope va devoir Bosser deux fois plus pour arriver au même résultat que n'importe qui. Je ne pense pas que ce soit impossible non plus, si sa mère a réussi à attirer mon attention, elle arrivera sûrement à trouver elle aussi chaussure à son pied. Le problème est que ce ne sera peut-être pas la bonne personne. Et ce sera peut-être très très dur.
Alors avoir une deuxième option me rassure. Même si je ne suis pas très fier de moi. Faire des enfants par nécessité, c'est contraire tout ce qu'on m'a appris. Et pourtant, voilà à quoi j'en suis réduit.
Je me rattraperais en leur offrant l'enfance la plus heureuse qui soit. Ils baigneront dans tellement d'amour qu'ils auront l'impression de s'y noyer. Et quand le moment sera venu de leur révéler tous les secrets de la famille et de les lancer aux trousses de Gothik, je leur laisserais le choix de le faire ou non. J'espère qu'elles ne m'en voudront pas trop et qu'elles comprendront.
En attendant ce moment que je redoute, j'ai commencé à travailler sur l'enfance heureuse que je leur promet.
J'ai demandé Amandine en mariage, et même si je ne suis pas sûr qu'elle ait bien compris toutes les subtilités de la chose, elle a dit oui. Au début, elle a regardé ce caillou monté sur un anneau de métal sans très bien comprendre pourquoi je me mettais à genou pour le lui offrir. Mais dès que je lui ai expliqué la tradition derrière cette offrande, elle avait l'air emballée.
Ça va encore jaser, mais je m'en fiche. Bientôt, on tiendra notre revanche et on pourra à nouveau vivre en paix.