Jour 405
Depuis la disparition d'Achille et de Clara et Samuel plus tard, Amandine et moi on est un peu devenu les doyens de la la maison. Et c'est aussi naturellement, qu'on est un peu devenu les parents des deux orphelins que ces trois là ont laissés derrière eux. Et je dois avouer que ce n'est pas pour me déplaire.
Parce que même si j'aime mes deux petites à la folie, j'aurais bien aimé avoir un fils. Du coup, ça me donne un petit aperçu de ce que ça aurait été d'en avoir un.
Orphée est grand maintenant, et il était déjà plutôt indépendant avant la disparition de son père alors notre relation n'a pas beaucoup changée.
Par conte, je passe beaucoup plus de temps avec Léonard. Il faut dire qu'on partage un peu la même passion, alors on se retrouve souvent au sous sol, devant nos chevalets, un pinceau à la main et des heures de conversation devant nous.
On en profite pour discuter de tout et de rien, de ses problèmes d'ados. L'école, ses amis, les filles... Tous les trucs un peu gênants qu'il faut un jour aborder avec ses parents. Ce qu'il n'a pas eu l'occasion de faire avec son propre père et qu'il n'osait pas demander à quelqu'un d'autre.
J'aurais adoré avoir moi aussi une personne à qui parler de tout ça à son âge. Mais mes choix étaient assez limités. Et puis après, j'avais bien d'autres problèmes plus importants en tête et je me suis débrouillé tout seul. J'ai géré les choses comme elles venaient. Je m'en suis pas trop mal sorti, mais j'aurais bien aimé avoir un coup de pouce quand même.
Léonard, lui, il n'est pas tout seul. Il m'a moi s'il veut, et c'est avec plaisir que je répondrais toujours à ses questions, même mes plus embarrassantes.
Et puis de toute façon, je ne pourrais jamais avoir de conversation plus gênante que celle que je vais devoir avoir un jour avec mes filles. Autant que ce que j'ai appris la dur serve à quelqu'un d'autre que moi.