22. Gentleman
« Tu dors ? »
« ZzzzZZZZzz »
« Dis, tu dors ? »
« Oui. »
« Mais non tu viens de me répondre. »
« Ben si tu me reveilles aussi. Tu voulais quoi ? »
« Juste savoir si le lit te convenait. »
« Tu m’a réveillé pour ça ? »
« Alors bien dormi ? »
« Ça aurait été mieux si tu ne m’avais pas réveillé pendant la nuit. »
« Tu veux que je te laisse faire tes petites affaires ? »
« Quoi ? »
« Ben je sais pas, tu as peut être envie de te soulager ? »
« Ah ! Non pas du tout, je me cache. »
« Et pourquoi tu te caches ? »
« Tu te souvient les deux femmes du bar ? »
« La blonde mariée et la brune ? »
« Oui. Je me souviens aussi que tu étais très proche de la brune d’ailleurs … »
« Et bien elles sont devant la maison. Je suis grillé si jamais elles me voient ici. »
« Ou le contraire… Ça pourrait être un bon test. »
« Tu as finalement décidé d’aller lui parler ? »
« Non elle m’a vu. »
« Ben forcement trois pans de murs… »
« C’est pas ma faute si j’ai que trois pans de murs. Y a pas si longtemps j’avais une vraie maison. »
« Et tu étais mort aussi. Prends les choses du bon côté. Tu es vivant et puis au pire, ta tenue lui fera peut être oublier le reste. »
« En tout cas, elle a l’air plutôt impressionnée par ce qu’elle voit. Ou choquée. Je n’arrive pas vraiment à me décider. »
« Et pourquoi elle serait choquée ? »
« Parce qu’elle doit forcément être impressionnée ? Serait-ce une pointe d’orgueil que j’entends là ? Si ça se trouve elle ne sait pas quoi penser de la personne déguisé en hotdog derrière vous. Et tout cas, j’ai vraiment l’impression »
« En parlant de hotdog… »
« Ben oui, tu m’a donné faim. »
« Tu n’as pas invité ta nouvelle amie ? »
« Non, elle avait une course à faire. »
« Dommage. »
« Alors ce hotdog ? »
« Bien meilleur que ce que j’ai pu manger jusqu’à aujourd’hui. »
« Forcément, quand tu n’a rien pour faire à manger chez toi. »
« La faute à qui ? »
« La tienne ? Il serait peut être temps de te mettre vraiment au travail. »
« C’est une manière polie de me dire de me bouger ? »
« Tu es en train d’imiter qui ? »
« Personne pourquoi ? »
« J’ai du mal à te croire. C’est moi n’est-ce pas ? »
« Pas du tout. Je suis en train de me faire un nouvel ami. »
« Il n’a pas l’air très intéressé ! Son sourire est plutôt poli, mais je pense qu’il te prend pour un fou. »
« Tu es vraiment pas gentil avec moi. »
« Je n’aime pas qu’on se moque de moi. »
« Ce n’est pas en restant pendu au téléphone que tu vas avancer. »
« Oh ça va ! Je suis en train de bosser ! »
« Hum… Si tu le dis. Après tu fais ce que tu veux. C’est pour toi que je fais tout ça. Si je ne te pousse pas un peu, tu n’avanceras jamais dans cette vie. »
« T’es en train de dire que j’ai aucune esprit d’initiative ? »
« Non juste qu’il faut te donner un coup de pouce au départ. »
« C’est plutôt un coup de pied … »
« Tu fais du multi-tâche ? »
« Hein ? »
« Peinture et descendance ? »
« C’est dit avec beaucoup de classe quand même. »
« N’est-ce pas la le but ultime ? »
« Tu pourrais t’excuser quand même ! »
« M’excuser pour ? »
« Tu crois que j’appelais qui tout à l’heure ? »
« Tu as donc choisi ? Ce sera elle ta future femme ? »
« On s’entend plutôt bien et elle n’est pas désagréable à l’oeil. »
« C’est un choix par défaut où elle te plait vraiment ? »
« Je ne sais pas encore. C’est tout nouveau pour moi tout ça ! Je ne sais pas ce que je ressens mais je vais tenter. On verra bien où ça nous mène. »
« En tout cas, tu lui fais ton plus beau sourire. Si elle tombe pas sous le charme avec tout ça. »
« Bon elle a quand même l’air moins enthousiaste qu’elle ne le devrait. »
« C’est toi qui me porte la poisse. »
« T’es en train de me dire que les femmes te rejettent à cause de moi ? Elles ne savent même pas que je suis là. »
« C’est ton aura ou un truc comme ça. Elles doivent le sentir et ça les met mal à l’aise. »
« C’est tellement plus facile de rejeter la faute sur moi. »
« Tu es sûr que c’est moi qui les repousse. Parce que j’ai l’impression que tu as un peu perdu la main. »
« C’était la même chose là bas. »
« Oui et même en étant irrésistible tu n’avais pas vraiment la main. »
« C’est ce que je disais, tu me portes la poisse. »
« Oui enfin, si tu voyais le regard que tu lances, je suis sûr que tu réagirais pareil. »
« Quoi ? Il est comment mon regarde ? »
« Il fait un peu peur .. »
« Elle est partie ? Désolé. »
« Oh ça va. »
« Non mais vraiment. Je pense que ton lieu de vie l’aurait de toute façon fait fuir. C’est mieux ainsi. Je pense que la bonne personne doit d’abord t’aimer pour ce que tu es avant de lui montrer tout ça. »
« Tu sais rassurer les gens toi. Heureusement que tu dis souvent des bêtises. »
« Des bêtises ?
« Ben oui. Marina est toujours là. Elle est juste allé passer un coup de fil pour prévenir qu’elle rentrerait plus tard que prévu. »
« Et tu commences à manger sans elle ? Ce n’est pas très poli. »
« Elle m’a dit que je pouvais ! »
« Et tu crois qu’elle le voulais vraiment ? »
« Qu’est ce que j’en sais ? J’avais vraiment très faim, je lui ai demandé si je pouvais commencer sans attendre.»
« Elle disait ça par politesse. Tu as déjà vécu tout une vie, et tu ne comprends toujours pas certains choses ? »
« Encore en train de manger ? Je croyais que tu avais déjà terminé ? »
« Marina n’arrivait pas à terminer son assiette, je lui ai proposé de le faire. »
« Mais tu les as trouvé où ces hotdogs ? Ce sont les mêmes que ce matin ? »
« Oui, j’en ai conservé quelques uns pour la semaine. »
« Tu veux tomber malade ou quoi ? Pas étonnant qu’elle n’ait pas voulu terminer son assiette. »
« Non mais tu vas arrêter de critiquer tout ce que je fais. Je croyais que tu voulais que je tente le coup. »
« C’est juste que tu t’y prends vraiment mal ! Elle doit vraiment être sous le charme si elle est encore là. »