48. Last midnight
« En tout cas, tu peux dire ce que tu veux, mais au moins mes règles permettent d'entretenir la flamme. Ils ont pas l'air trop malheureux !»
« On verra quand ils en seront au septième enfant si ils sont toujours aussi enthousiaste.»
« On peut s'aimer sans que ça se termine obligatoirement par la naissance d'un enfant.»
« Oui mais il faut du temps. Et les enfants, ça prend du temps !»
« De toute manière, si ça se trouve, Sienna est celle qu'on attend.»
« Non.»
« Comment ça non ?»
« Petite brune aux yeux verts, comme son frère. Si je suis bien tes critères, elle est ex eaquo avec son frère.»
« On va dire qu'il a un petit avantage, celui d'être né en premier, ça nous fera avancer plus vite.»
« Si tu rajoutes des règles sans arrêt aussi.»
« Ceci explique donc cela. Je me disais bien que Rosaria avait repris un peu de poids.»
« T'aurais pu trouver tout seul toi qui sait tout.»
« C'est tellement mieux quand c'est toi qui raconte.»
« T'imagines pas le temps qu'on perd à chaque fois qu'il faut que je t'a raconte tout ce qui se passe alors que tu pourrais regarder toi-même.»
« Je ne suis pas là vingt-quatre heures sur vingt-quatre.»
« Un coup d'œil avant de venir me voir aurait suffit.»
« J'ai vu que Rosaria et Seamus, les enfants sont à l’école.»
« Ça fait longtemps qu'elle est enceinte ?»
« Elle est venue m'annoncer ça hier. Pourquoi tu veux savoir ça ? Tu comptes t'en aller et revenir seulement quand il sera né, histoire de voir si il est intéressant.»
« Mais non. Enfin ça m'intéresse de savoir quand le petit nouveau arrive mais je ne vais pas m'en aller entre temps. Et toi, tu tiens le coup ? Tout ce suspens, cette attente…»
« J'ai hâte que ça soit fini. Je veux avoir une chance de le connaître et de lui transmette quelque chose.»
« Rosaria pourra s'en occuper.»
« Ce n'est pas pareil.»
« Tu sais que tu le seras pas toujours là pour le faire. A un moment donné, il faudra bien quelqu'un d'autre le fasse !»
« J'étais quand même étonné quand elle m'a annoncé ça. Je penserais pas qu'il s'y remettraient aussi tôt.»
« Je salue quand même le fait qu'il arrive à le faire à chaque fois qu'ils le désirent. Il y a des gens qui essaient encore et encore sans résultat immédiat.»
« Quand je te dis qu'on est des bons dans la famille.»
« Je ne sais pas si la capacité de se reproduire comme des lapins est une chose pour laquelle il faut se vanter.»
« Attends, c'est de ta faute si on en est là. Et puis ça t'arrange bien, toi et tes règles.»
« Tu voudrais pas qu'on y passe 10 ans non plus. C'est toi qui me parle sans arrêt de rencontrer tes petits-enfants et de leur transmette ton savoir.»
« J'étais déçu de pas entendre tes commentaires à ce moment là.»
« C'est vrai ?»
« Non en fait j'étais plutôt content. Ça fait du bien de pouvoir se concentrer sur une situation sans avoir constamment du bruit dans la tête.»
« Je parle trop, c'est ça ?»
« Parfois oui.»
« Tu es compliqué ! Soit je suis là trop souvent, soit pas assez. Mais il faut choisir.»
« Je vais t'avouer que j'en ai un peu marre de cette histoire d'héritier, on ne parle plus que de ça.»
« Parce que c'est important et je t'avoue que je commence un peu à paniquer. Moi aussi j'ai hâte que tout ça soit derrière nous !»
« Tu devrais aller voir Marina, je crois qu'elle a un problème.»
« Elle dors.»
« Elle est réveillée. Je pense qu'elle a besoin d'aide, elle a pas l'air bien. Je crois qu'elle va faire un malaise.»
« Elle s'est couchée tard hier, sûrement le manque de sommeil.»
« Tu veux vraiment qu'on continue à discuter ? Je pense que tu devrais vraiment aller voir ce qui se passe. Tu pourrais le regretter si tu n'y vas os vraiment ?»
« Tu commences à me faire peur.»
« T'avais raison, elle a pas l'air bien du tout. Qu'est-ce que je fais ? Tu crois qu'il faut qu'on l'emmène à l'hôpital ?»
« Je suis vraiment désolé.»
« Comment ça désole ? Qu'est-ce que tu veux dire.»
« Elle est en train de partir et il n'y a malheureusement rien que tu puisses faire à part l'accompagner dans des derniers instants.»
« Mais on doit sûrement pouvoir faire quelque chose !»
« C'est trop tard.»
« Tu avais raison tout à l'heure. J'aurais dû envie tout de suite, j'aurais sûrement ou faire quelque chose.»
« C'était certainement déjà trop tard. Vous avez encore un peu de temps, profites-en pour lui faire tes adieux et lui dire que tu l’aimes.»
« Mais c'est horrible. Je veux pas qu'elle m'abandonne ici tout seul !»
« Je suis vraiment désolé. Si je pouvais prévoir ce genre de chose, je t'aurais averti pour que vous vous disiez au revoir comme il faut.»
« Est-ce qu'elle souffre ?»
« Je ne crois pas.»
« Tu ne crois pas ?»
« Tu as souffert quand ça t'est arrivé ?»
« Non, je crois pas.»
« Tu as ta réponse.»
« On ne peut vraiment rien faire ? J'ai encore tellement de choses à lui dire que je n'ai jamais pensé à lui dire.»
« En fait, il y a bien quelque chose mais je ne garantie pas du résultat.»
« C'est vraiment pas le moment de le cacher des choses ! Alors, c'est quoi ton truc ?»
« Si tu te retournes, tu vas voir une grande silhouette dans une robe noire sortir de ta salle de bain. Ne me demande pas ce qu'elle y fait par contre.»
« Tu crois que c'est le moment de faire de l'humour ?»
« J'essayais de détendre un peu l’atmosphère.»
« J'ai pas franchement envie de rire. Marina est en train de mourir et je ne veux pas qu'elle me laisse.»
« Et je fais quoi avec la Faucheuse ?»
« Ah tu te souviens d’elle.»
« Vaguement.»
« Disons que cette Faucheuse là est beaucoup plus bavarde et si tu lui demandes gentiment, elle pourrait accepter de laisser Marina avec toi un peu plus longtemps ?»
« J'ai juste à demander ?»
« Disons que si tu ajoutes quelques larmes, ça passera peut-être mieux.»
« Tu es en train de me dire qu'il faut la supplier.»
« A genou c'est un classique, elle aime ça.»
« Tu te te moques pas de moi, j'espère. Je suis pas sûr de te pardonner sinon.»
« Je sais quand m'arrêter quand même.»
« Ça ne t'as pas empêcher de faire une blague.»
« Je venais t'annoncer une bonne nouvelle, je pensais que ça passerait mieux. Bref, tu n'avais pas quelque chose de plus urgent à faire ?»
« Tu me fends le cœur. Si après ça, elle refuse, elle en a vraiment un de pierre. Tu sais, j'ai un petit pincement moi aussi. Enfin un gros. J'ai du mal à réaliser qu'on en est déjà arrivé là. Ton arrivée ici me semble si proche et on a fait tant de chemin ensemble. Je suis vraiment désolé que Marina parte la première, mais c'est le jeu. Si ça ne marche pas pour toi, j'espère que tu la rejoindra vite là où elle va. Mais en même temps, de manière totalement égoïste et j'en ai bien conscience, j'espère que tu resterez un bon bout de temps avec moi. Et quoi qu'il arrive, ta famille sera là pour te réconforter.»
« Qu'est-ce que tu disais ?»
« Rien d'important. Alors ?»