73. Who you selling for
« Alors ? Remis de tes émotions ? »
« Non mais je t'ai déjà dit que moi ça aillait. Je pensais juste au reste de la famille. Ici, on est tous ravis de voir arriver Rosaria.»
« Je crois qu'Eòin fait une dépression.»
« Quoi ?»
« Tu as vu sa tenue ? Ce n'est pas possible autrement. Il a perdu tout envie de vivre, et même de s'habiller correctement. C'est quoi cette boucle d'oreille, la crise de la quarantaine avant l'heure, un appel à l'aide ?»
« Au début, tu m'as fait super peur. Et puis je me suis souvenu que tu étais toi est que c'était sûrement encore une bêtise. Ne t'en déplaise, mon petit-fils s'habille comme il veut.»
« Comme tu veux. Ce n'est pas sur moi que les voisins commèrent après. Et j'espère qu'il ne passera pas son sens de la mode à ses enfants quand il en aura, sinon on est mal.»
« On devrait le savoir très bientôt.»
« Comme ça, très bientôt ? Qu'est-ce que j'ai encore manqué et qu'est-ce que tu m'as encore caché ? Elatha était enceinte et c'est ce qui a précipité le mariage ?»
« Si tu n'étais pas occupé comme d'habitude à critiquer le moindre détail qui t'embête, peut-être que tu aurais entendu ce qu'elle vient de dire.»
« N'exagères pas non plus. Je ne suis pas si tatillon que ça.»
« Tu veux vraiment qu'on parte sur ce sujet ? Parce que je suis sûr de gagner …»
« Donc Elatha est enceinte ? J'espère que ça sera le jackpot au premier essai !»
« C'est moi où tu essaies de changer de sujet ?»
« Hé hé ! Je te l'avais bien dit ! »
« Et ça te fait plaisir d'avoir raison dans ces circonstances ?»
« Non pas vraiment. Mais c'est une bonne nouvelle quand même, non ? Rosalia et lui vont pouvoir profiter de l'éternité ensemble.»
« Tout ce que je vois, c'est que cette génération est maudite. À chaque bonne nouvelle, une mauvaise nouvelle suit pas loin derrière. C'est déprimant.»
« C'est sans doute parce que vous n'avez pas été sages !»
« Attends, tout ça, c'est de ta faute ? Et ça t'amuses ?»
« Tu me prends pour qui ? Bien sûr que je n'ai rien à voir dans tout ça. Et pire encore, je joue des pieds et de maison pour retarder l'échéance à chaque fois, mais à la fin, même moi je ne peux pas prolonger éternellement la vie. La mort est de toute façon une étape nécessaire pour laisser la place aux générations suivantes. Et puis être là où tu es, finalement, ça ne semble pas si mal.»
« Oui mais les petits enfants n'auront même pas la chance de faire la connaissance de leurs grands-parents.»
« Mais si. C'est jusque qu'ils n'en auront jamais l'occasion en chair et en os.»
« C'est ta façon de détendre l'atmosphère ? »
« Peut-être. Ça a marché ?»
« Un peu. Mais y a encore des efforts à faire.»
« Je fais ce que je peux. Je n'ai pas un public facile non plus.»
« Je suis sûr que la Faucheuse se débrouille mieux que toi.»
« Je te remercie ... En fait, tu m'as juste fait un compliment pour pouvoir me sortir une vacherie derrière ?»
« Moi ? Jamais. C'est mal me connaître.»
« Justement. Je te connais que trop bien. C'est moi qui t'ai créé !»
« Ils n'ont même plus le temps de se poser pour respirer cinq minutes dans cette famille. Tout s'enchaîne à une vitesse folle. La pauvre Elatha n'a même pas eu le temps de se remettre dans la disparition de son beau-père qu'elle doit déjà passer à autre chose.»
« Peut-être qu'elle est simplement mal à l'aide à cause des contractions ?»
« Tu insinues que ce regard plein de tristesse ne serait pas dû au fait qu'elle est profondément touchée par le drame familial qui secoue tes descendants ?»
« T'as pas l'impression d'en faire un peu trop ? Et non, j'insinue juste qu'accoucher, il paraît que c'est pas exactement de la tarte.»
« Et donc Eòin a des contractions aussi ? Il n'a pas l'air beaucoup plus joyeux que sa femme.»
« Il est peut-être juste inquiet. Ça se comprend, c'est son premier.»
« Tu était plutôt excité pour ton premier.»
« Ça ne veut pas dire que tout le monde va réagir pareil, même si on partage des liens familiaux. Et puis c'était pas de l'excitation, c'était de la panique.»
« Et donc ils n'ont absolument pas le droit d'être triste ? Peut-être qu'il est inquiet parce qu'il est triste ? La mort de son père le fait réfléchir sur la condition simienne, tout ça ... »
« Parfois, je me demande où tu vas chercher tout ça. Et ce n'est pas toi qui disais que c'était pas grave de mourir, parce que c'était nécessaire et que de toute façon on finissaittout ici et qu'on pouvait aller leur rendre visite quand bon nous semble ? Il est peut-être arrivé à la même conclusion. Du coup, il n'est pas triste pour son père, juste inquiet pour sa femme et son bébé.»
« Oui, mais quand même. Ce n'est pas pareil d'être ici et pas là bas.»
« Comment tu veux être vraiment triste alors que tu en train de vivre un des moments les plus excitants de ta vie. Il va accueillir son enfant. La chair de sa chair ... C'est juste pas possible.»
« Et s'ils en voulaient pas ?»
« S'ils en voulaient pas, ils seraient toujours pas triste qu'un membre de la famille soit décédé.»
« Ok, j'arrête là.”
« Depuis le temps, on pourrait penser que ta famille ferait confiance à la médecine moderne. Mais apparemment, Eòin n'a pas plus envie que moi de voir ce que le docteur trafique.»
« En même temps, t'as vu la tête de cette machine ? Tu laisserais quelqu'un farfouiller dans tes entrailles avec ça ? D'autant plus que la personne qui la dirige n'est pas toujours très qualifiée en générale.»
« Machine ou pas, si je peux éviter que quelqu'un ne farfouille dans mes entrailles, je n'en serais que plus heureux. Mais bon, si il faut y aller, j'imagine que j'aurais pas le choix. J'ai foi dans le système quand même.»
« Et ben j'en ai vu passer des accouchements, et même après tout ce temps passé depuis que cette machine existe, personne ne sait s'en servir correctement. A croire qu'ils ont oublié de livrer le manuel avec ou que les médecins ici sont tous incompétents.»
« Il n'y a jamais eu de morts, c'est le principal. Et je comprends qu'ils soient hésitants, c'est un vie devant eux. Ils n'ont pas le droit à l'erreur. Et ils s'en sortent plutôt bien !»
« Et donc c'est suffisant pour justifier l'utilisation de cet instrument de torture.»
« En général, quand on te torture, tu vas moins bien après, pas mieux. Tu y vas un peu fort je trouve. Je suis sûr que toutes les mesures sont prises pour protéger les patients. Aucun mort, je te le rappelle.»
« C'était mieux avant, quand on accouchait de manière naturelle, pas comme dans une usine.»
« Tes enfants sont né à l'hôpital, non ?»
« Ce truc n'existait pas encore. Marina, et Rosaria avant elle, ont laissé faire la nature. Même dans le confort relatif d'un lit d’hôpital.»
« Et elles ont souffert pour ça. Cette machine, c'est la révolution. C'est l'accouchement sans douleur et sans danger.»
« Sans danger, ça reste à prouver.»
« Zéro mort. Et en plus, tu gagnes un joli certificat à accrocher dans ton salon.»
« Chouette, ça me rassure tout de suite plus !»
« Ça y est ? Rassurés ?»
« C'est une fille !»
« Ah oui ? Et elle répond aux critères ?»
« On sait pas encore, c'est juste un bébé.»
« Bien sûr, où avais-je la tête. J'espère qu'on va pouvoir se concentrer sur autre chose que la reproduction pour cette génération. En tout cas, félicitations à toi et aux parents.»
« Merci ! Et si tu n'avais pas édicté des règles aussi strictes et tordues, on aurait pas besoin de se concentrer sur la reproduction, comme tu dis.»
« C'est important que tu laisses un peu de toi-même dans ce monde et qu'au bout de dix générations, les gens soient capables de faire le lien entre vous.»
« Dans dix générations, personne ne saura rien de nous, donc ça importe peu.»
« Ça a de l'importance pour moi.»
« Si ça a de l'importance pour toi ... Tu seras encore là dans dix générations ?»
« Bien sûr ! Alors ça fait quoi de rencontrer ta future héritière ?»
« Future potentielle héritière. Et je n'ai pas vue longtemps. Eòin voulait me parler.»
« Il devait être super content de te voir débarquer le jour de la naissance de sa fille.»
« Il a été très touché que je vienne, oui.»
« Vous étiez plutôt proches, c'est normal.»
« Il avait tellement de choses à me dire, de projets à me soumettre. C'était déjà presque l'heure pour moi de partir quand on a fini.»
« Projets ? J'aime ce mot. Enfin un héritier qui prend de l’initiative.»
« Je vais faire comme si j'avais rien entendu.»
« Elle s'appelle comment cette petite au fait ?»
« Pour une fois que tu penses à demander ... Elle s'appelle Bedelia !»
« Tiens, ça ça me fait penser que je ne t'ai pas demandé de nouvelles de la petite …»
« Cordélia ?»
« Oui, c'est ça, la fille de Iain.»
« Et d’Alice.»
« Oui, ça aussi.»
« Ben écoute, elle va bien. Même si ça fait un moment que tu es revenu et que c'est littéralement la première fois que tu prends conscience de son existence. Elle se balade sous ton nez depuis tout ce temps, et tu n'as même pas pris la peine de d'intéresser à elle.»
« Ça grandit tellement vite, et il s'est passé tellement de choses.»
« Mais elle n'est pas invisible. Tout ça c'est parce que c'est la fille d'Alice. Dès qu'elle sera plus grande, elle va quitter la maison et on entendra plus parler d'elle. Pourquoi s'embêter ?»
« Mais non mais non. J'étais distrait, c'est tout. C'est peut-être la fille d'Alice, mais c'est aussi une de tes descendantes. Avec une bonne éducation, ça peut devenir une personne décente. C'est juste que je viens de me rendre compte qu'on en avait jamais parlé ensemble.»
« En tout cas, si t'avais regardé un peu plus en détail, tu aurais pu voir qu'elle a autant de talents artistiques que le reste de la famille, voir plus que certains. Comme ont dit, tel père, telle fille.»
« Au moins, s'il arrive quelque chose à la branche héritière, on aura quelqu'un pour prendre le relais.»
« C'est tout ce qu'elle est pour toi ? Une roue de secours ?»
« N'exagère pas non plus. Je dis juste que s'il devait arriver un malheur, on aurait un sérieux candidat pour reprendre le flambeau.»
« Je ne vois pas trop la différence. S'il n'arrive rien, elle ne t'intéresse pas le moins du monde.»
« De toute manière, il y a peu de chance qu'il arrive quelque chose, j'y veillerai. Sauf si Alice a vent de tout ça et qu'elle s'imagine que prendre le contrôle de la famille en passant par sa fille est une option viable.»
« Toi et ta théorie du complot ... Parfois j'ai l'impression que tu l'utilises pour changer de sujet. En tout cas, si Bedelia est aussi doué que son père, tu auras peut-être besoin de ta roue de secours.»
« Il a été lent pour trouver son propre talent, c'est tout. Avec un peu d'aide, il s'en est sorti à merveille. Je suis sûr qu'on pourra compter encore une fois sur toi pour lui donner un coup de main si le besoin s'en faisait sentir.»
« Vous avez encore rénové la maison ? Déménagé ? En tout cas, c'est radical. J'apprécie le minimalisme, mais vous êtes sûrs que vous allez tous pouvoir vivre la dedans ?»
« Oh tu sais, moi, depuis que je suis mort, je prends pas tellement de place.»
« Non mais quand je dis vous, je parle de la famille en général.»
« J'avais compris.»
« Alors pourquoi tu m'embêtes ?»
« Comme ça.»
« C'est bien joli, mais ça répond pas à ma question.»
« Y avait une question ?»
« Oui. On est où ?»
« Je croyais que tu savais tout ?»
« Ben là, je saurai tout quand tu m'auras tout expliqué.»
« Et si je te dis rien ?»
« Et bien je ne saurai pas ça. Et j'irai chercher l'information ailleurs mais ça sera sûrement plus long que si tu me dis tout toi-même.»
« Je sais pas ... J’hésite.»
« Je me demande pourquoi je discute encore avec toi.»
« Parce que tu m'aimes bien ?»
« Ça reste encore à prouver. Je commence à me poser des questions.»
« Si tu m'aimais pas, tu ne reviendrais pas sans arrêt.»
« Et si toi tu ne m'aimais pas, tu ne me laisserais pas revenir. Alors tu peux bien me dire ce que j'aimerais savoir.»
« Tu veux pas essayer de deviner ?»
« Non.»
« Même pas drôle.»
« Ahhhhh.... Le cube de verre n'est que l'entrée et le reste est en sous-sol ! Ingénieux. C'est une galerie d'art en fait ?»
« Ah ben tu vois quand tu veux. Je croyais que tu voulais pas jouer ?»
« Je ne voulais pas jouer. Mais avec les gros indices que j'ai devant les yeux, c'était quand même tentant de faire une proposition. Maintenant, ça ne me dit toujours pas ce qu'on fait ici. Ils sont venus y proposer leurs toiles ? Ils veulent en acheter pour décorer la maison ? Il paraît que c'est bien d'investir dans l'art, ça perd rarement de la valeur.»
« J'adorerai parler d'investissements toute la journée, mais malheureusement ce n'est pas ça. Ils sont venus faire le tour du propriétaire.»
« Le tour du propriétaire ? Tout ça est à eux ?»
« Oui. Ça fait partie des choses dont Eòin voulait me parler l'autre jour. Une façon, de faire entrer notre art dans les foyers de toute la région. Les travaux ne sont pas encore finis, mais ça prend forme.»
« En gros, c'est un investissement. Quelle bonne idée ! Par contre, ça fait un peu vide non ?”
« Comme je le disais, les travaux ne sont pas terminés. Il reste encore quelques transformations à faire. Mais l'idée est là. Et puis, dans l'idée, si tu veux vendre de la déco, tu vas pas en mettre trop à côté pour éviter de détourner l'attention des potentiels acheteurs.»
« Ce n'est pas faux. C'est Eòin qui va gérer la galerie ?»
« C'est lui l'héritier non ? Mais il aura Elatha et son frère pour l'aider aussi. Et plus tard, c'est sa fille qui reprendra la boutique. Et son petit fils ou sa petite fille après elle ... »
« Je crois que j'ai saisi l'idée. Espérons que ça marche bien alors.»
« Ça va demander pas mal de boulot quand même. Peindre de nouvelles choses régulièrement pour remplir les murs, entretenir la galerie, s'occuper des clients .... Plus la vie quotidienne... J'espère qu'ils savent vraiment dans quoi ils se lancent.»
« D'habitude, c'est moi qui fait ce genre de remarque. »
« A croire qu'avec tout ce temps passé ensemble, tu déteins un peu sur moi.»
« J'ai du mal à décider si c'est une bonne ou une mauvaise chose.»
« Et puis en plus , tout ne va pas prendre un temps énorme. Ils ne vont pas vendre que de la peinture. Eòin veut aussi exposer et vendre ses photos.»
« Il n'a pas tort de vouloir faire ça. Il est plutôt doué. Tu vois, le talent artistique à plusieurs facettes. Ce n'est pas parce qu'il a un peu de mal avec la peinture qu'il n'a aucun talent. Il s'exprime juste différemment. Qui sait ce que sa fille nous réserve.»
« Tu avoueras quand même que la photo, c'est quand même beaucoup plus facile que la peinture. Suffit pas de cliquer sur un bouton ... »
« C'est plus compliqué que ça. Il y a pleins de règles à respecter et à prendre en compte pour faire de belles photos. Sinon elles valent pas plus que tes photos de vacances.»
« Et donc, puisque que tu accepterais un photographe, tu accepterais aussi un musicien, un chanteur ou un sculpteur comme héritier ?»
« Je n'ai jamais imposé de règle sur les compétences que vous pouviez mettre à profit. Au contraire, la diversité est encouragée. Parce que tout le monde régit différemment face à l'art. Tout le monde n'est pas sensible aux mêmes choses. Moi, tant que c'est une activité artistique... Vous avez déjà une musicienne dans la famille. Et vous avez même eu un écrivain. Tu te rappelles de ta femme ? Et puis dans ta première vie, une designeuse et un acrobate. Monsieur a la mémoire courte ? »
« La musicienne, elle ne vit plus avec nous. Et non je n'ai pas oublié les autres. Mais ma femme et mon fils , dans mon ancienne vie, n'ont aucune influence sur ce monde et ma deuxième femme n'a pas eu tellement d'impact. Son travail est resté très confidentiel.»
« Ta première vie, c'était un exemple de diversification. Et comment tu peux dire que ta femme n'a eu aucun impact. Peut importe le nombre de gens qu'elle a touché. Elle a apporté quelque chose qui ne peut pas être effacé.»
« Peu de gens se rappellent ses bouquins. Et pareil pour moi.»
« Il n'y a pas de date limite pour devenir célèbre. En fait, c'est plutôt courant pour un artiste de le devenir après sa mort. Ce sont vos descendants qui s'occuperont de graver vos noms à tout jamais dans la pierre.»
« On peut s'arrêter là alors, c'est déjà fait.»
« Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes encore ?»
« Sur ma tombe, mon nom est gravé dans la pierre.»
« N'importe quoi. En plus, tu as une urne.»
« Si on peut pas plaisanter.»
« Tu dis juste ça parce que tu ne me crois pas quand je te dis qu'un jour, tout le monde célèbrera votre art.»
« Le clou du spectacle : le studio photo.»
« Comme ça les gens peuvent aussi venir se faire tirer le portrait et cela fait une source de revenu en plus pour la galerie. Très bonne idée.»
« Ils auraient tort de ne pas exploiter les talents d'Eòin. Il va bien falloir financer tout ça.»
« Tout à coup, tu reconnais que la photographie est un atout ?»
« Que veux-tu, tu m'as convaincu.»
« Bizarrement, j'ai l'impression de me faire avoir. Bref, en tout cas, c'est un bon moyen d'attirer les clients qui viendront pour une photo et repartiront avec un tableau.»
« Je ne suis pas sûr que ça se passera tout à fait comme ça. Sauf si c'est un tableau d'eux-mêmes peut-être. Mais ça prend un peu plus de temps.»
« Dans tous les cas, ils repartiront avec quelque chose, et c'est déjà pas mal.»
« C'est le but.»
« Une photo, c'est un très bon souvenir. Les gens vont se les arracher.»
« Rien ne vaut un bon vieux tableau.»
« Ça demande un peu plus d'entretien qu'une photo.»
« C'est tellement plus personnel.»
« Et bien moi, quand je vois ces photos qu'il a accroché au mur, et bien ça me fait autant de chose qu'un tableau.»
« Ah ... ma petite Rosaria. Elle était belle, hein ?»
« Très. Elle nous manque un peu par ici. Elle s'acclimate bien ?»
« Ce n'est pas facile pour elle, elle aimerait retourner auprès de ses enfants et de ses petits-enfants mais son mari est là maintenant, alors c'est un peu mieux.»
« Elle leur manque aussi. Sinon, ces photos ne seraient pas là.»
« Je te trouve bien mélancolique, toi qui n'avait pas l'air traumatisé plus que ça par sa mort.»
« C'est le pouvoir de la photo. Nous rappeler ce qu'on a perdu, bon ou mauvais, à travers ses moments figés dans le temps. Mais ça va passer. Il y a pleins de nouvelles choses qui nous attendent droit devant. Pleins de nouveaux souvenirs à construire !»