Jour 408
Pendant qu'on profitait de l'air pur de la forêt, Orphée jouait les baby-sitters. Ou les gardes du corps, comme il a aimé me corriger quand que il m'en a parlé.
Ce n'est pas vraiment le genre de boulot que j'avais en tête quand je lui ai demandé de prendre cette place, mais bon, il va falloir faire avec en attendant mieux. En tout, cas, lui ça n'a pas l'air de lui déplaire. Au moins, il ne fait rien d'illégale pendant ce temps.
Il faut dire que de protéger la nouvelle femme d'un de nos pires ennemis comporte quand même quelques avantages, en plus devoir se traîner partout où elle veut aller.
Tout d'abord malgré son âge avancé, il a réussi à se dégotter un canon qui doit avoir l'âge d'Orphée, à deux ou trois années près. Et puis elle l'entraîne quand même dans les endroits les plus branchés de la ville pour pas un sou.
Une belle jeune femme, de la bonne musique et un bon verre, c'est presque comme un rendez-vous galant sans tous les inconvénients qui vont en général avec.
Et si en plus, au passage, elle peut révéler quelques secrets de son mari, c'est tout bénéf.
Je la vois un peu comme notre ancêtre Sonia. Une femme qui est tombée sous le charme de la mauvaise personne, un type charmant au premier abord mais qui cache un cœur aussi noir que la mort, et qui se retrouve coincée dans cette position.
En tout cas, c'est que j'en retire de ce qu'Orphée m'en a dit. J'espère qu'il ne se trompe pas sur son compte et qu'il n'est pas guidé parce qui se passerait ailleurs que dans sa tête.
Il manquerait plus que se soit un double jeu pour tester la loyauté d'Orphée. Les plus belles femmes peuvent aussi être les plus dangereuses.
Il devrait le savoir, avec tout ce qui s'est passé avec sa mère. Au moins, ici, on risque pas de se retrouver avec un mariage et un bébé avant la fin de la semaine. C'est plutôt mal vu de partir avec la femme de son patron et Orphée n'est pas idiot.
Tout au plus, il profite de la vue, mais pas touché !