Jour 444
Fin de la journée, et aucun signe de la grande patronne depuis notre petite entrevue d'hier. Mais de toute manière, j'ai bien d'autres choses en tête.
Aujourd'hui, c'était l'anniversaire d'Émilie et on a tout gâché.
On, c'est Hope, Clovis et moi.
Une fois de plus, notre querelle a explosé en plein milieu d'un repas, sauf que cette fois, c'était le repas d'anniversaire d'Emilie, ma petite sœur adoptive. Et on a beau ne pas être forcément très proche. J'ai honte.
Même si je promets que je n'y suis pour rien. Du moins au début. Et pas aujourd'hui.
C'est juste parti d'une remarque. Une simple petite remarque que Hope a lancée. Mais que Clovis a décidé de ne pas laisser passer pour une fois. C'était la remarque de trop.
On va juste dire qu'il n'a pas forcément choisi le meilleur moment pour décider de venir à ma défense.
Bref, sans rentrer dans les détails, la salle à manger s'est vite retrouvée transformée en champ de bataille avec au milieu, Émilie, au bord des larmes.
Tu m'étonne qu'elle soit traumatisée après tout ça
Comme on n'avait pas l'air de vouloir se calmer, papa a demandé à Léonard de l'emmener prendre l'air ailleurs, où ça lui fera plaisir, pendant qu'il essayait de remettre les choses en ordre ici.
Je crois qu'ils sont allés au musé, pour jeter un œil aux deux trois œuvres des artistes célèbres de la famille qui y sont exposés. Et finalement; elle a passé une plutôt bonne fin de journée.
Le problème c'est que la moitié de sa famille n'était pas avec elle pour ce jour si important, et que c'est justement pour cette raison qu'elle a pu passer une bonne journée.
On aurait dû être là pour elle au lieu de se sauter à la gorge pour des broutilles.
Finalement, peut-être que Clovis et moi, on devrait partir habiter ailleurs, chez sa cousine par exemple.
Comme ça, plus de risques de gâcher un autre anniversaire, ou même un repas de famille.
On retire l'élément perturbateur pour retrouver le calme.
Et je ne dis pas ça parce que j'ai dû écouter papa nous expliquer à quel point il était déçu en long, en large et en travers.
J'ai eu honte partir du moment où j'ai croisé le regard d'Émilie quand elle a compris ce qui était en train de se passer. Et puis encore plus quand elle a claqué la porte en sortant.
Et je pense que tout le monde se sentait pareil. Parce que c'est à ce moment que tout le monde s'est arrêté net.