Jour 458
Les potions d'Hope ont fait leur effet et j'ai pu finir de relier les derniers dossiers qui me restaient.
Depuis que je suis arrivée à ce poste, j'ai prudemment mis de côté les preuves les plus pertinentes, les faits les plus horrifiants dans un petit dossier, dans l'espoir que quand il sera remis dans les mains des autorités compétentes, il ne puisse pas y avoir d'hésitations quand à l'actionsuivre. Et qu'ensuite, le cas des Gothik soit indéfendable et qu'ils finissent leur vie au fond d'une cellule, sans aucun espoir d'en sortir vivants.
Et donc cette nuit, j'ai terminé mon travail et je suis maintenant au pied du mur. Il est temps de lancer la dernière offensive.
Mais quelque chose m'arrête. Je sens que je néglige quelque chose d'important, mais je ne sais pas quoi. Et ça me travaille. Et j'ai peur d'avancer trop vite au cas où ce quelque chose qui ne veut pas me venir soit crucial au bon déroulement de la dernière partie du plan.
C'est étrange d'être si près du but et de rester planter là, figé par la peur d'échouer à ce stade. Sans pouvoir, sans vouloir rien faire. Juste parce que.
Est-ce que je n'aurais pas aussi un peu peur de ce qui suit ? Une vie tranquille avec l'homme que j'aime. Un mariage, des enfants. Vieillir auprès d'eux comme personne n'a pu le faire jusqu'à présent. Je ne suis pas faite pour ça. On ne m'a pas appris à vivre cette vie si domestique.
Est-ce que ça serait plus cette peur de cette vie là qui me ferait peur au point de vouloir freiner si soudainement ?
Non ce n'est pas possible, j'en rêve depuis si longtemps. J'apprendrais sur le tas.
Alors pourquoi mon cerveau m'envoie tous ces mauvais signaux ? Pour me prévenir que quelque chose ne vas pas ?
Est-ce que le fiancé de la cousine de Clovis pourrait faire tout capoter au dernier moment ?
Est-ce que la confiance que j'ai mise en Clovis est vraiment justifiée ?
J'ai l'impression de devenir légèrement paranoïaque.